J’ai passé 8h chez Bubble Factory

Je savais ce dont ma fièvre acheteuse était capable de me faire acheter mais je ne savais pas à quel point elle était assez folle pour me trainer au BHV, un samedi  après-midi, comme ma mamie, il y a quelques année. Je ne savais pas de quoi j’avais besoin, mais il me le fallait impérativement, ni même pourquoi je traînais entre le rayon Cartier et Ray Ban. 
Pierre non plus d’ailleurs. J’avais la frange qui me génait, et lui une super paire de ciseaux et il dénotait entre les vendeuses qui avait vu leur sourire périr en 1962.
Pierre était donc coiffeur, enfin artiste coiffeur (Si ce terme n’existe pas, il est temps de me faire rentrer à l’Académie ! Morbleu !), il a réussi en trois coups de peigne à rendre mes cheveux plus vivant qu’après un masque à l’huile de ricin posé pendant deux nuits lors de la pleine lune.
Donc, l’huile de ricin, c’est au revoir et Pierre à revoir ! 
Et mon rendez-vous galant avec ce charmant coiffeur était jeudi dernier chez Bubble Factory (224, rue de Charenton, Paris XIIème) où il avait promit en secret à ma tête d’enfin retrouver leur brin de malice qui avait perdu de leur éclat en rentrant au BHV. 
Me voilà donc à 11h45 devant le salon, clope au bec, prête à affronter huit heures de torture ou de plaisir selon les goûts sur les poils que j’avais sur le cailloux. Je voulais la coupe à Jean Seberg et des cheveux gris bleus.
L’ambiance est extra, musique à font, dents éclatantes de santé et une belle odeur d’ammoniaque. Coupe à sec, première goutte de sueur coulant sur le front, premier café, première intervention des collègues choupignons, premier WAOUH ! premier AÏE ! car première décoloration. Et ça ce n’est que le début ! J’avais tout de même prévenue le coup, et ma très chère amie Juliette est venue me tenir compagnie lors de mon enquête, enfin de mon chouchoutage. Juliette est donc témoin du talent du salon, j’ai même dû un peu, pas beaucoup, la retenir, de se faire un TYE and DYE vert sur ces si jolies cheveux blonds ; car au salon, deuxième décoloration et les cheveux des clients explosent en bulle multicolore, on aurait presque envie de les manger, comme de la barbe à papa, mon portable se vide peu à peu de sa batterie, huit heures, c’est long, mais pas de ses émotions, car est caché au sous-sol : LE LABO, oui car en surface, on ne voit que la convivialité. Bref, dans ce labo, on réfléchit à la manière de Rodin, quel délire capillaire, quelle nuance sublimera ta coupe. Quatrième décoloration, je suis dans l’ammoniaque, ça se voit non ? Je supplie presque qu’on passe à la couleur, il est bientôt vingt heures. Je sors du salon avec les cheveux paillettes et plein d’étoiles dans les yeux. (Et aussi le porte-feuille allégée). Je suis encore plus heureuse que pendant l’ouverture de mes cadeaux de Noël, j’ai huit ans et je suis une princesse et ça grâce à Bubble Factory, seul bémol en sortant mes fesses ont pris la forme du siège… Et sinon, ça ne te dérange pas de me lire coiffé comme un dessous bras ?
Je t’ai dit où aller, alors, vas’y cours, cours, mais prends rendez-vous avant.

TAKE CARE,
M.